Justice : Eurovia condamnée dans le procès du cancer du bitume
Hier, le TASS (Tribunal des affaires de sécurité sociale) de Bourg-en-Bresse a condamné Eurovia pour « faute inexcusable » après la mort d’un salarié. En effet, la filiale de Vinci était en procès contre la famille d’un ouvrier du bitume, mort d’un cancer de la peau en 2008.
C’est une première en France et la décision de justice devrait faire jurisprudence. La société de travaux publics Eurovia vient d’être condamnée pour « faute inexcusable » dans l’affaire qui l’opposait aux proches de José-Francisco Serrano Andrade, cet employé mort d’un cancer de la peau.
Le tribunal des affaires de sécurité sociale a considéré que le contact avec le bitume était un facteur à risque. « La conjonction de projections, voire d’inhalations, du bitume avec les UV favorise, soit le risque né des UV, soit le risque né du bitume », a précisé le tribunal dans son verdict. La décision confirme donc le diagnostique de l’assurance maladie qui avait admis qu’il existait un lien direct entre l’activité de l’ouvrier et son cancer.
Me Jean-Jacques Rinck, l’avocat de la famille Andrade est évidemment satisfait de cette décision « C’est la première fois qu’un tribunal en France reconnaît qu’il existe un lien entre la maladie professionnelle de monsieur Andrade, sa mort atroce, et les fumées cancérigènes toxiques dans le bitume étendu à 150 degrés sur les routes ». A l’opposé, l’avocat d’Eurovia, Me Franck Dremeaux, a annoncé que la compagnie ferait appel, estimant que le jugement allait « à l’encontre des études (scientifiques) les plus récentes ».
L’affaire n’est donc pas complètement terminée et on compare déjà cette dernière à celle de l’amiante, plusieurs pays d’Europe reconnaissent déjà le cancer de la peau lié à l’utilisation du bitume comme une maladie professionnelle.