Les États volent au secours des compagnies aériennes
A défaut d’être remboursées par les assurances les compagnies aériennes s’en remettent à l’Europe et aux aides publiques. Et fait rarissime, Bruxelles a donné son aval pour un soutien financier des États aux compagnies durement touchées par le blocage de l’espace aérien.
L’éruption du volcan en Islande coûte très cher aux compagnies aériennes. Plus d’1Md de dollars selon les dernières estimations. Les assurances, elles, ne bougeront pas le petit doigt, bien retranchées derrières les clauses d’exclusions liées à ce type de catastrophes naturelles. Ce sont pourtant des millions d’euros qui partent en fumée pour les transporteurs aériens. « Le transport aérien européen, totalement arrêté, perd 150 millions d’euros par jour et nous en sommes au 5e jour. Air France-KLM en représente le quart, soit 35 millions d’euros » souligne Pierre-Henri Gourgeon directeur général d’Air France-KLM dans un communiqué. Car si les avions ne volent plus, les sociétés continuent de fonctionner. Et éruption ou pas, elles doivent payer leurs factures et leurs frais (entretien, charges salariales…).
La situation est donc urgente, d’autant que le secteur du transport aérien a également été frappé de plein fouet par les effets de la crise économique et financière mondiale. L’Europe a donc pris les devants et a autorisé les différents gouvernements de l’Union à aider leurs compagnies. Cette décision démontre à elle seule la gravité des évènements. Car l’Europe c’est avant tout un marché commun, régi par les lois de la libre concurrence. Les aides publiques au secteur privé sont donc totalement prohibées pour ne pas fausser le jeu de la concurrence, excepté dans le cas d’une catastrophe naturelle.
Les conditions de versement de ces aides publiques seront toutefois extrêmement drastiques. Pas question de donner plus que nécessaire. Les compagnies aériennes devront chiffrer très précisément les pertes engendrées par cet arrêt brutal du trafic aérien. Les États pourront ensuite procéder aux indemnisations. Entre évaluation du risque, chiffrage du préjudice subi et remboursement du sinistre, les gouvernements vont en fait se substituer au secteur de l’assurance, très discret sur cette affaire.