Indemnisation des victimes des essais nucléaires : “on a fait la moitié du chemin”
- Publié le 13/10/2009
- Florence Karel
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A la veille de l’examen au Sénat du projet de loi d’indemnisation des victimes des essais nucléaires français, les vétérans et élus de l’opposition ont réclamé mardi lors d’une conférence de presse des “améliorations” estimant qu'”on a fait que la moitié du chemin”.
Le président de l’Association des vétérans des essais nucléaires (Aven), Michel Verger, tout en qualifiant le texte de “brèche dans le négationisme des retombées des essais nucléaires” a jugé qu’il était une “loi en trompe l’oeil” (…) “bouclée par le ministère de la Défense”.
Pour Guy Fischer, président du groupe communiste du Sénat “le texte n’est pas acceptable en l’état” puisqu’il ne donne pas de “véritable droit à indemnisation”.
Le sénateur PS, André Vantomme s’est félicité de l’existence de ce projet “après 18 propositions de loi qui n’ont pas eu de suite” mais a estimé qu’il ne constituait qu’une “réponse partielle”.
Associations et élus estiment que le comité d’indemnisation n’est pas “indépendant” et réclament qu’il soit instauré sur le modèle de celui créé pour les victimes de l’amiante. “Il est composé de membres nommés par le gouvernement qui donnent un avis consultatif au ministre qui seul décide”, a protesté M. Verger.
Les associations demandent également l’indemnisation des ayant-droits des victimes, un droit à la retraite anticipée, un élargissement des pouvoirs de la commission consultative de suivi des conséquences des essais, un suivi médical des personnes irradiées mais aussi épidémiologique et environnemental.
“C’est une logique d’indemnisation a minima”, a critiqué la sénatrice verte Dominique Voynet. Les sénateurs PS et Verts s’abstiendront, estimant toutefois que le texte “a le mérite d’exister”.
“On est à la moitié du chemin, je crains de nouvelles souffrances en cas de rejet des demandes d’indemnisations” a renchéri Michèle Demessine (PCF). Le groupe communiste votera contre le texte.
Bruno Barrillot pour l’association Moruroa e tatou regroupant 4.500 anciens travailleurs polynésiens de Moruruoa s’est élevé contre “les délinquants nucléaires” au sein de “l’administration qui conseille le ministre de la Défense”.
Associations et élus se sont également félicités de l’introduction dans le texte par le Sénat, en commission des Affaires étrangères et de la Défense, du principe “de présomption de causalité” entre les essais nucléaires et certains cancers, ce qui devrait faciliter l’indemnisation des victimes.
Le texte déjà adopté par l’Assemblée nationale sera examiné mercredi au Sénat.
Paris, 13 oct 2009 (AFP)
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